quarta-feira, maio 30, 2007

Le Loup Moraliste


François Marie Arouet, falecido a 30 de Maio de 1778 com 83 anos de idade e mais conhecido pelo pseudónimo de Voltaire, foi um poeta, ensaísta, dramaturgo, filósofo e historiador francês e uma das figuras cimeiras do Iluminismo.

Autor de vasta obra, celebrizou-se pelos seus escritos literários e, sobretudo, filosóficos, defendendo denodadamente a introdução de várias reformas em França, como a liberdade de imprensa, um sistema de justiça imparcial, a tolerância religiosa, um sistema de impostos proporcionais e a redução dos privilégios da nobreza e do clero.

Tanto pela sua vida como pela sua obra, é, além de uma referência histórica incontornável, uma figura fundadora daquilo a que poderemos chamar Modernidade. De facto, entre a literatura, a filosofia e a ciência, fazendo do humor e da ironia as armas críticas da razão, Voltaire foi construindo, ao longo de grande parte do século XVIII, as bases de um mundo novo que ainda é, em grande parte, o nosso.

Da sua vasta obra poética, escolhi O Lobo Moralista:

Le Loup Moraliste

Un loup, à ce que dit l’histoire,
Voulut donner un jour des leçons à son fils,
Et lui graver dans la mémoire,
Pour être honnête loup, de beaux et bons avis.
Mon fils, lui disait-il, dans ce désert sauvage,
A l’ombre des forêts vous passerez vos jours;
Vous pourrez cependant avec de petits ours
Goûter les doux plaisirs qu’on permet à votre âge.
Contentez-vous du peu que j’amasse pour vous,
Point de larcin; menez une innocente vie;
Point de mauvaise compagnie;
Choisissez pour amis les plus honnêtes loups;
Ne vous démentez point, soyez toujours le même;
Ne satisfaites point vos appétits gloutons:
Mon fils, jeûnez plutôt l’avent et le carême,
Que de sucer le sang des malheureux moutons;
Car enfin quelle barbarie!
Quels crimes ont commis ces innocents agneaux?
Au reste, vous savez qu’il y va de la vie:
D’énormes chiens défendent les troupeaux.
Hélas! je m’en souviens, un jour votre grand-père
Pour apaiser sa faim entra dans un hameau.
Dès qu’on s’en aperçut: « O bête carnassière!
Au loup! » s’écria-t-on; l’un s’arme d’un hoyau,
L’autre prend une fourche; et mon père eut beau faire,
Hélas! il y laissa sa peau:
De sa témérité ce fut là le salaire.
Sois sage à ses dépens, ne suis que la vertu,
Et ne sois point battant, de peur d’être battu.
Si tu m’aimes, déteste un crime que j’abhorre.
Le petit vit alors dans la gueule du loup
De la laine, et du sang qui dégouttait encore:
Il se mit à rire à ce coup.
« Comment, petit fripon, dit le loup en colère,
Comment, vous riez des avis
Que vous donne ici votre père!
Tu seras un vaurien, va, je te le prédis:
Quoi! se moquer déjà d’un conseil salutaire! »
L’autre répondit en riant:
« Votre exemple est un bon garant:
Mon père, je ferai ce que je vous vois faire. »
Tel un prédicateur sortant d’un bon repas
Monte dévotement en chaire,
Et vient, bien fourré, gros, et gras,
Prêcher contre la bonne chère.

Voltaire

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